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24/12/2016 : Chapitre 14/15 en ligne
Désolée de revenir après des mois et des mois d'absence.
Je vais essayer de publier les chapitres le plus vite possible peut-être essayer de finir de tout publier d'ici la fin des vacances. A voir.
 
Ali. xx
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#Posté le samedi 30 avril 2016 16:32

Modifié le samedi 24 décembre 2016 09:24

ZAYN

ZAYN


Ce vendredi craignait vraiment. Je ne serais soulagé que lorsqu'il serait terminé. Chris et Lisa n'arrêtaient pas de se foutre de moi à cause de ma crise, le jour des cupcakes. En plus de ça, mes rendez-vous s'enchaînaient sans que je puisse faire la moindre pause. Nate était passé me montrer ses idées de dessin, mais je n'avais même pas eu le temps de les examiner avec lui. Je lui avais promis qu'on déjeunerait ensemble pour discuter un peu et commencer à planifier les étapes de son tatouage. Je n'avais même pas eu cinq minutes pour traverser la rue, passer voir Tenley et aller me chercher un café.

Par conséquent, cette journée était placée sous le signe de la fixation obsessionnelle. Et, bien sûr, je n'étais pas obsédé par des choses normales, telles que l'envie urgente de réorganiser mon système de classement, ce qui m'arrivait aussi. Oh non, il fallait que ce soit bien plus complexe. Je n'arrêtais pas de penser à Tenley et son tatouage. C'était un cercle vicieux.

Au début, je réfléchissais aux modifications que j'avais déjà apportées à son dessin, et puis je pensais à l'emplacement sur son dos. À partir de là, les choses devenaient incontrôlables, parce que je me demandais comment j'allais faire pour travailler sachant qu'elle était seins nus. Ce genre de pensée dérivait vers une image d'elle entièrement nue. Comme je le disais, c'était un cercle vicieux. Par bonheur, quelqu'un avait inventé le boxer, un sous-vêtement qui maintenait bien les choses en place, et la chemise, qui cachait le principal.

Tenley ayant déjà disparu dans son appartement lorsque je terminai de tatouer mon dernier client, j'acceptai l'invitation de Jamie qui me proposait d'aller boire une bière chez lui. J'avais grand besoin d'un moment de détente et je tenais à éviter tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un bar. D'après Jamie, Lisa était sortie avec des copines et rentrerait tard. Chris décida de nous accompagner, plutôt que de passer une soirée de plus à essayer de se faire la nouvelle serveuse. Apparemment, il n'avait pas beaucoup progressé depuis notre dernière virée là-bas. Je ne fis aucun commentaire. Il y avait un froid entre nous depuis mes retrouvailles avec Damen et Sienna.

Se moquer de moi au sujet de Tenley et des cupcakes était une façon pour lui d'apaiser les choses. Il ne m'avait pas traîné de force au Dollhouse, la semaine passée. J'y étais allé de mon plein gré. Mais j'avais quand même envie de le rendre responsable de toutes les emmerdes que cette soirée avait entraînées.

La maison de Jamie ne se trouvant pas très loin du salon, je sautai dans sa voiture en me disant que je rentrerais à pied. Chris nous suivit sur son gros cube, ce qui permit à Jamie de me cuisiner un peu.

— Chris m'a dit que tu as eu une explication avec Damen.
— C'est lui qui m'a provoqué. Damen harcèle Chris pour qu'on fusionne les deux salons, comme si c'était Chris qui décidait.
— Tu veux qu'on en parle ?
— Pas particulièrement.
— Allez, Zayn. Chris croit que tu es fâché contre lui.
— Il se trompe.
— Tu en es sûr ?


J'étais brusque avec Chris, et peut-être un peu moins patient que d'habitude, mais je ne pensais pas que c'était si grave.

— Je suis tombé sur Sienna en sortant du club. Ça s'est mal passé.
— Eh bien, je vais t'aider à relativiser.
— Comment ?
— Chris ne t'a sans doute pas dit que Sienna lui avait fait des avances après ton départ ?
demanda Jamie.
— Tu te fous de moi ?

Je faillis traverser le plafond de la voiture. Sienna pouvait me faire suer autant qu'elle voulait, mais elle n'avait pas le droit de se servir de Chris pour m'atteindre. Elle l'avait déjà manipulé dans le passé et je ne la laisserais pas recommencer.

— Quel genre d'avances ?
— Les mêmes que d'habitude.
— Je t'en supplie, dis-moi qu'il n'a pas mordu à l'hameçon.


Il était déjà arrivé à Chris de faire de mauvais choix, et je ne pourrais pas supporter qu'il se fasse encore avoir. Jamie secoua la tête.

— Chris était énervé, mon pote. Je ne crois pas qu'il s'y attendait. Enfin, bref, tu sais dans quel état il se met. C'est un stressé. Il n'arrive pas à réfléchir quand il sait que tu es en colère contre lui.
— Il aurait dû m'en parler.


Chris ne me cachait rien d'habitude, même s'il s'attendait à ce que je me fâche.

— Il ne voulait pas envenimer les choses.
— Mais je ne suis pas en rogne contre lui
, dis-je, exaspéré.
— Peut-être, mais il est persuadé du contraire. Tu connais Chris. Il ne sera pas lui-même tant qu'il n'aura pas la certitude que tout va bien entre vous.
— Bon sang. Si c'est à ça que ressemble la vie de couple, c'est vraiment pas pour moi.

Jamie grogna.

— Ça faisait longtemps que t'avais pas dit une connerie aussi énorme.
— Tu n'arriveras pas à me faire croire que c'est mieux que le célibat.
— Arrête, mon pote. Je suis sûr que tu vas bientôt changer d'avis.
Il me lança un sourire entendu. Enfin, bref, sois un peu indulgent avec Chris. Il fait partie de la famille.
— Compris. C'est oublié.

Chris et moi avions connu des périodes difficiles, mais c'était toujours l'un de mes meilleurs potes. Quand on ne partageait pas le même point de vue, il devenait nerveux. Je ne pouvais pas lui en vouloir ; j'avais aussi fait quelques mauvais choix.

— Peut-être qu'il va enfin comprendre pourquoi je ne veux plus fréquenter ce genre de personne. Sienna n'est heureuse que lorsqu'elle provoque des problèmes.
— J'en sais quelque chose, dit Jamie.
— Lisa n'est pas avec elle ce soir, non ?

Ce serait la catastrophe assurée. Quand Lisa passait une soirée avec les filles du Dollhouse, il lui fallait plusieurs jours pour s'en remettre. J'étais sûr que Sienna essaierait de lui soutirer des informations, surtout après notre dispute. Lisa avait beau être de mon côté, Sienna était une manipulatrice hors pair.

— Non, répondit Jamie avec un soulagement perceptible. Elle est sortie avec des filles qu'elle a connues dans ses cours.
— Tant mieux. Tenley et elle ont l'air de s'apprécier. Peut-être qu'elles vont commencer à faire des choses ensemble, dis-je.
— C'est vrai. Tu veux qu'on parle de Tenley ? Jamie se gara dans son allée.
— Non, merci.

Je sortis de la voiture et ce fut la fin de notre conversation. Jamie et Lisa vivaient dans une vieille maison individuelle à deux étages, entourée d'une clôture en piquets blancs et d'un jardin élaboré. Le porche était peint en rouge vif avec des touches de noir, car c'était Lisa qui était chargée de l'agencement des couleurs.

À l'intérieur, on reconnaissait aussi très bien son style. Leur frigo bleu clair était un truc vintage des années 1950, et le mobilier semblait provenir d'une série télé de la même époque. C'était comme un voyage dans le passé. Il ne manquait que les housses de plastique sur les fauteuils et le canapé.

— Bière ou whisky ?
demanda Jamie en traversant le salon pour aller dans la cuisine.

Il avait gardé ses chaussures. Un truc infaisable pour moi. Je défis mes lacets et rangeai mes bottes sur le paillasson près de la porte, à côté des rangers jaunes de Lisa.

— De la bière, ça ira.

Je fis le tour du salon en examinant longuement les dernières ½uvres de Jamie. Au rez-de-chaussée, il avait décoré un mur dans chaque pièce.

Dans le salon, sa fresque représentait une route de terre bordée d'arbres en fleurs. Celle de la salle à manger n'était pas terminée, mais on aurait dit un portrait grandeur nature de Lisa. Jamie me passa une bière quand je traversai la cuisine.

— Merci. Je bus une gorgée. Je reviens.
— Pas de problème.


Il ne fit aucun commentaire quand je passai devant la salle de bains du rez-de-chaussée sans m'arrêter. Il y avait une fresque dans celle du haut qui me fournissait toujours une bonne excuse pour aller examiner l'étage. Je me sentais mieux quand je savais qu'il n'y avait aucun danger dans la maison. Une obsession merdique due à la mort de mes parents. J'allumai la lumière du couloir et montai à l'étage.

Les dernières marches craquèrent et un frisson me parcourut le dos. En passant devant le bureau, la chambre d'amis et la chambre principale, je me répétai que Lisa était sortie avec des amies. Les pièces étaient toutes relativement bien rangées, sauf la dernière. Les vêtements de Lisa étaient éparpillés partout sur le lit comme si elle avait eu du mal à choisir sa tenue.

À la place de Jamie, ce bazar m'aurait rendu fou. Mais si ça le perturbait, il n'en montrait rien.

Je me dirigeai vers la salle de bains. À l'intérieur, on avait installé une immense baignoire sur pieds de lion. Derrière elle, le mur était peint de telle façon que la pièce semblait se trouver sous l'eau, et des poissons aux couleurs vives nageaient vers le plafond.

Le sol blanc était immaculé, mais les serviettes noir et bleu sarcelle étaient de travers sur le porte-serviette. Je les redressai pour qu'elles soient parallèles.

Quand j'eus terminé d'admirer les ½uvres de Jamie, j'éteignis toutes les lumières, sauf celle du couloir, et retournai dans la cuisine, ma bière à la main. Chris était arrivé pendant que j'étais là- haut. Il avait presque fini sa première bière et une deuxième l'attendait sur le plan de travail.

— Tout va bien ? demanda Jamie.
— Oui.

Je fis tinter ma bouteille contre celle de Chris pour le saluer. Jamie nous suggéra de descendre au sous-sol. En bas, les murs étaient couverts de vieilles affiches de films, et quelques fauteuils inclinables étaient tournés vers un immense écran plat.

De l'autre côté se trouvaient une table de billard et la cible d'un jeu de fléchettes. C'était l'endroit parfait pour boire des bières et regarder un match. Chris disposa les billes dans le triangle et je préparai une queue.

— Alors, qu'est-ce qui se passe avec Tee ? demanda-t-il en soulevant le triangle pour que je puisse commencer à jouer.

Ça me faisait sérieusement chier qu'il ait donné un surnom à Tenley. Je ravalai ma colère et jouai les innocents.

— Tu veux parler de son tatouage ?
— D'après toi ? Cette fille te plaît, mais tu ne peux rien tenter maintenant que tu as accepté de lui tatouer cet immense dessin. Ça doit te rendre fou.
— Je peux me contrôler.


J'orientai mon coup, puis il y eut un claquement sec et les billes s'éparpillèrent sur la table. Une bille cerclée tomba dans la poche d'un coin.

— Si tu le dis, fit Chris. Mais je suis prêt à parier une de mes couilles que tu n'arriveras pas à finir ce tatouage sans lui sauter dessus.
— Tenley n'est pas juste une fille que j'ai envie de baiser.


Je fis valser la bille blanche, et Chris l'attrapa avant qu'elle heurte le sol.

— Holà, calme-toi. Il reposa la bille sur la table. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Tee est une fille cool. Tu as tout à fait le droit de t'intéresser à elle.
— Elle est différente.
— Je sais. Pardon.
Chris fit le tour de la table et me donna une tape sur l'épaule. Ses excuses me touchèrent bien plus que sa remarque sur Tenley. Allez, réessaie ce coup-là.

Chris cessa de me parler de Tenley, mais je ne parvins pas pour autant à arrêter de penser à elle.

Il était près d'une heure du matin quand Lisa rentra. Chris étant trop bourré pour conduire, il s'installa dans leur chambre d'amis. De mon côté, je n'étais pas fatigué, et, comme j'évitais généralement de dormir ailleurs que dans mon lit, je rentrai à pied. D'ailleurs, le dessin de Tenley attendait sur mon bureau que je le termine.

Une fois chez moi, j'allumai la lumière du couloir, puis j'enlevai mon manteau et mes bottes. Par réflexe, je suspendis mon manteau dans le placard et rangeai mes chaussures près de la porte. Ensuite, je longeai le couloir, l'estomac noué.

J'examinai chaque pièce après avoir allumé les lumières et terminai par la chambre. Le lit était dans l'état où je l'avais laissé : la couette gris ardoise recouvrait les draps bleu marine bien tendus, et les oreillers étaient correctement disposés le long de la tête de lit. Tout était normal ; mon angoisse diminua un peu. Rebroussant chemin, j'éteignis toutes les lumières, sauf celle de la cuisine. J'attrapai un verre et la bouteille de whisky dans le placard et me servis copieusement. Je vidai mon verre. Le remplis. Le vidai. Parfois, mes tocs devenaient incontrôlables ; et c'était le cas aujourd'hui.

J'errai dans l'appartement pour vérifier que tout était à sa place avant de me mettre à travailler sur le dessin de Tenley. Je me sentais toujours coupable à l'idée de lui tatouer un dessin aussi énorme dans le dos. J'aurais au moins voulu essayer de la convaincre de commencer par quelque chose de plus petit.

Le verre à la main, je m'assis à ma table et esquissai un petit dessin qui me permettrait de négocier avec elle quand elle viendrait lundi. Ensuite, je travaillai sur ses ailes. Comme elles correspondaient déjà bien à ce que j'avais en tête, il ne me restait plus qu'à y mettre un peu de couleur.

Je photocopiai le dessin terminé, puis esquissai le contour de son corps et de son visage de profil, comme si elle me regardait par-dessus son épaule. Une fois que j'eus ajouté le creux de sa taille et la courbe de ses hanches, il me fut impossible de continuer à travailler ; j'étais trop distrait. Alors, ces croquis rejoignirent les autres dans son dossier. Il était plus de trois heures du matin, mais je n'étais toujours pas fatigué.

Au lieu d'aller au lit, je filai sous la douche et me frictionnai sous le jet d'eau chaude, ce qui m'aida à me calmer. Mais j'avais toujours mal aux couilles à force d'avoir des érections en pensant à Tenley. De nouveaux fantasmes tournaient en boucle dans mon cerveau maintenant que j'avais dessiné ce stupide croquis. Cinq minutes après ma douche, le problème réapparut. Je me jetai sur mon lit et commençai à me caresser à toute vitesse, presque violemment.

Tenley.
Sa main sur ma queue.
Tenley.
Je lui touche la tête.
Tenley.
Sa main va et vient.

Les yeux fermés, je fis défiler dans ma tête tous les fantasmes pervers qu'avait produits mon cerveau ces dernières semaines. Tenley au bar, dans la brocante, dans mon fauteuil, ou bien nue dans mon lit. Mon corps ne mit pas longtemps à succomber et je grognai en serrant les dents. Tenley était comme une foutue tornade ; elle chamboulait tout autour d'elle. J'étais perturbé par ce qui m'arrivait. Je ne perdais jamais mon sang froid habituellement. Tout était plus simple avec un peu d'ordre et de régularité. Mais cette situation m'évoquait exactement l'inverse.

J'avais besoin d'une distraction, de quelque chose qui me permettrait de cesser de penser à Tenley. Je parcourus les livres qu'elle m'avait apportés la semaine passée. Au milieu des bouquins de philosophie anarchiste et des romans d'horreur, je découvris un drôle de truc érotique. Cassie n'avait quand même pas pu mettre ça de côté pour moi ! Le porno me semblait plus efficace en trois dimensions que sur papier, mais je décidai d'y jeter un ½il. Je feuilletai le roman, mais il ne m'aida pas du tout à oublier Tenley. Ce fut même pire, à vrai dire. Je jetai le livre par terre et laissai tomber ma tête sur l'oreiller. Évidemment, je me mis aussitôt à penser au porno et à Tenley en même temps. J'imaginai un négligé noir – non, mieux, en soie blanche, qui couvrait à peine le bas de ses fesses. Et je bandai à nouveau. Je regardai ma bite, stupéfait, et lui ordonnai de se calmer. En vain.

Je commençai à me toucher et imaginai les doigts doux de Tenley s'enroulant à la place des miens. Elle m'observait à travers ses longs cils, le regard enflammé, tandis que sa main remontait sur ma queue et massait mon gland.

Je me caressai en rythme et imaginai que ses tétons se durcissaient sous le tissu soyeux. Elle se penchait entre mes jambes, puis sortait le bout de sa langue pour s'humidifier les lèvres et les refermait délicatement autour...

Mon téléphone sonna sur la table de nuit. Je répondis sans réfléchir.

— Oui ?
— Zayn
, ronronna alors une voix.
— Sienna. Putain, elle avait toujours mon numéro. C'est le milieu de la nuit. Qu'est-ce que tu veux ?
— Je me suis dit qu'on pourrait parler. Tu n'as pas été très gentil avec moi la dernière fois qu'on s'est vus. Et si je passais te voir pour que tu t'excuses ?
— Va te faire foutre.
Je raccrochai et éteignis mon portable.

J'avais arrêté de bander. L'appel de Sienna m'avait au moins servi à quelque chose. Il ne fallait plus qu'elle intervienne dans ma vie, surtout pas maintenant. Je me dirigeai à grandes enjambées vers la salle de bains et m'aspergeai le visage dans l'espoir de me détendre. À cause de cet appel, j'étais remonté comme une pendule, mais plus pour les mêmes raisons qu'avant. J'ouvris l'armoire à pharmacie et contemplai les médicaments prescrits par le médecin la dernière fois que j'avais pris la peine d'en consulter un. L'ordonnance datait d'un an et le flacon était toujours plein. Je pris deux comprimés. Je voulais dormir.

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#Posté le mercredi 04 mai 2016 14:00

TENLEY

TENLEY


Samedi, Zayn passa au magasin, mal rasé et débraillé. Aucun homme couvert de tatouages et de piercings n'avait le droit d'être aussi beau ! Ses cheveux étaient incroyablement emmêlés. D'une main, il tenta de les amadouer, mais en vain. Zayn fit le tour du bureau pour regarder par-dessus mon épaule la pile de livres dont je dressais la liste. Les titres devaient être tout aussi visibles de l'autre côté du comptoir.

— Il y avait un truc érotique dans les bouquins que tu m'as apportés la semaine dernière, dit Zayn d'un ton décontracté qui me donna la chair de poule.

J'avais posé le livre dont il parlait sur le bureau de Cassie pour plaisanter. À l'évidence, elle s'était dit qu'il pourrait plaire à Zayn. Que savais-je de ses goûts littéraires après tout ? Pas grand-chose, à l'exception de son intérêt pour la philosophie.

— Vraiment ? demandai-je en feignant l'étonnement.
— Vraiment. Mais, bien sûr, tu n'es au courant de rien, c'est ça ? La voix de Zayn était douce. Il passa ses doigts dans ma queue de cheval. Un geste étonnamment sensuel.
— Pourquoi ? Tu aimerais remercier la personne qui a eu cette délicate attention ? Il se pencha en avant, et son souffle chaud me caressa le cou.
— Peut-être. C'était toi ?

Je retins mon souffle lorsque ses lèvres effleurèrent ma joue. Je n'étais pas aussi douée que Zayn à ce jeu-là. C'était un dangereux séducteur, et mon expérience était limitée.

— Peut-être. Zayn rit et effleura le contour de mon oreille du bout de ses doigts.
— J'aime bien quand tu t'attaches les cheveux. Tu es sexy avec cet industriel.

Zayn s'éloigna et je ne dis rien, parce que j'étais incapable de parler. Il me fallut une bonne minute pour reprendre mes esprits. Ensuite, je décidai d'arrêter de me cacher derrière le bureau. Lorsqu'il retraversa la boutique, Zayn vit que, à moitié cachée derrière les étagères, j'étais en train de ranger des livres. L'air content de lui, il marmonna quelque chose au sujet d'un chaton et vint droit vers moi.

— J'ai oublié de te dire que j'aurai fini ton dessin plus tôt que prévu. On peut avancer le rendez-vous de lundi si tu veux.
— Demain, ça te va ?
— Après le boulot ?
Suggéra-t-il.
— Parfait.
— Je vais noter ton rendez-vous.
— Merci.


Je posai les mains sur sa taille et le serrai contre moi. Ce geste me parut étrangement naturel.

Zayn sentait le parfum et les fournitures de dessin. Les muscles de son dos se contractèrent quand il me serra dans ses bras à son tour. Son menton se posa sur le sommet de ma tête, et sa main se mit à me caresser le dos. Lorsqu'il recula, Zayn prit mon visage entre ses mains. Dans ses yeux brûlait un désir aussi puissant que le mien. Son pouce caressa ma lèvre inférieure. Zayn me tourna alors la tête sur le côté et déposa un baiser sur ma joue. Le contraste entre la rigidité de ses anneaux en métal et la douceur de ses lèvres était saisissant.

— On se voit demain.
— D'accord
.

Je le regardai franchir la porte et traverser la rue.

Une fois que Zayn fut parti, je retournai au bureau et m'enfonçai dans le fauteuil. Je remarquai alors mon carnet de croquis sur le comptoir. Je l'avais oublié au salon de tatouage la dernière fois. Une petite boîte blanche était posée dessus. À l'intérieur se trouvait une truffe en chocolat en forme de cupcake.


***


Dimanche matin, je me réveillai dans mon placard, recroquevillée entre mes albums photo et les cartons que je n'avais pas encore vidés. Je rêvais que j'étais écrasée entre les sièges de l'avion. Mes cauchemars prenaient une tournure inquiétante. Le point positif, c'est que je ne criais pas puisque j'avais le poing enfoncé dans la bouche. Et je m'étais mordue assez fort pour laisser des marques. J'essayai de chasser mon reste d'angoisse et me préparai pour le travail. Je devais aller voir Zayn et mon dessin plus tard dans la journée. Par chance, cette idée suffit à me faire oublier ma fatigue.

Je quittai mon appartement et me dirigeai vers Serendipity en notant que la température avait sérieusement baissé. La ruelle qui menait vers l'avant de la boutique formait un tunnel où s'engouffrait le vent. Mes cheveux me fouettaient violemment le visage et, à chaque respiration, ma bouche laissait échapper un nuage qui restait suspendu un instant dans l'air, puis disparaissait. L'automne avait fini par arriver, et l'hiver était déjà sur ses talons. Quand j'arrivai devant la boutique, Cassie était en train de réorganiser sa vitrine.

Je me dépêchai de rentrer au chaud. Les mains posées sur les hanches, Cassie me fusillait du regard. J'enlevai aussitôt ma veste trop légère et la rejoignis dans la vitrine.

— Pourquoi tu me regardes comme ça ? demandai-je en passant mentalement en revue les procédures de fermeture que j'avais effectuées la veille.

Non, je n'avais rien oublié.

— Il y a un petit problème, dit Cassie.
— Quel genre ?
— Lisa m'a appris que Zayn avait accepté de te tatouer.
Je poussai un soupir de soulagement.
— Ah ! c'est ça. Tu n'étais pas là, jeudi, quand il a accepté.
— Mais j'étais là vendredi
, souligna Cassie en arrangeant des couverts sur une table à battants.
— Je ne t'ai vue que cinq minutes. Après, ton amoureux est venu te chercher. Tu t'es bien amusée pendant tes mini vacances ? Demandai-je.

J'avais rencontré Nate, son mari, plusieurs fois déjà. C'était un homme d'âge mûr séduisant qui avait le contact facile. Rien de surprenant, vu la femme qu'il avait épousée.

Cassie était la personne la plus sincère que j'aie jamais côtoyée. À l'exception de ma mère. Cassie rougit et cacha son embarras d'un geste de la main.

— C'était sympa, mais là n'est pas la question.


Le week-end avait dû être plus que sympa, étant donné la couleur de ses joues.

— J'imagine que les cupcakes ont accompli leur mission.
— Ça, tu l'as dit ! Tu aurais pu m'avertir, quand même. Si j'avais su, j'aurais mis une armure.

Cassie sourit malicieusement.

— Je t'avais dit qu'il aimait les cupcakes.
— C'est un bel euphémisme, Cassie. Il a failli me dévorer les doigts.
— Quoi ?
— Tu devrais lui demander de te raconter toute l'histoire. J'aimerais bien connaître sa version des faits.
Je posai un centre de table au milieu des couverts. Enfin, bref, on se voit après le travail parce qu'il doit me montrer l'adaptation de mon dessin.
— Je suis contente. Zayn a l'air agressif comme ça, mais c'est un ange, en réalité.


Cassie détacha la montre qu'elle avait au poignet. Elle me montra alors un fin tatouage noir et bleu clair, fait de lettres entremêlées aux courbes délicates.

— C'est magnifique.

Je passai mes doigts sur les lignes tracées à l'encre. Cassie n'eut pas besoin de me dire que c'était un dessin de Zayn. Ce tatouage portait sa signature.

— Eleanor ?
— C'était ma s½ur, et la mère de Zayn.


Je lus les dates inscrites sur sa peau.

— Elle est décédée ?
— Oui. Zayn était encore jeune quand c'est arrivé. Il ne s'est jamais pardonné sa mort, même s'il n'aurait rien pu faire pour l'éviter.
La montre couvrait parfaitement son tatouage.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Ses parents ont été assassinés.
— Oh ! mon Dieu.
— Zayn allait avoir dix-huit ans.


Ma perte avait un sens : c'était la défaillance d'un moteur qui avait entraîné le chaos et la mort. Mais celle de Zayn était incompréhensible. Et son traumatisme était différent du mien. Pourtant, c'était sans doute de là que venait notre lien : nous connaissions tous les deux la perte et la souffrance.

— Je n'aurais peut-être pas dû te raconter ça, mais je crois que ça t'aidera à mieux le comprendre. Il faut s'y prendre un peu différemment avec lui ; il est sensible.
— Comme nous tous, non ?
— Zayn l'est encore plus.


***


Les clients étant rares en cette fin d'après-midi, Cassie ferma plus tôt que prévu et je me dirigeai vers Inked Armor un peu avant dix-huit heures. Chris était occupé à tatouer un homme terrifiant aux bras de mammouth et à la barbe sale. Des fossettes apparurent sur ses joues quand il rit à une plaisanterie de Chris, et son aspect effrayant disparut aussitôt.

Je ne voyais Zayn nulle part. Il était difficile de rater Jamie, cependant. D'habitude, il portait un jean et un tee-shirt avec le logo d'Inked Armor, tout comme ses associés. Mais aujourd'hui, il était vêtu d'un pantalon taille basse gris à fines rayures, qui mettait en valeur le V formé par les muscles de son bas-ventre. Le nom de Lisa était tatoué juste à cet endroit. Le reste de ses tatouages était caché sous une veste noire fermée par un seul bouton. Sur son bras droit, j'aperçus une version pin-up de Lisa, dont les cheveux étaient châtain clair au lieu de roses.

— Salut, Tenley. Jamie me sourit chaleureusement. Zayn est quelque part par là.
— Merci.


Trop anxieuse pour m'asseoir, j'examinai chacun des dessins accrochés au mur et essayai de deviner quel tatoueur du salon en était l'auteur.

— Je ne t'attendais pas aussi tôt.

Zayn était derrière son bureau, un léger sourire aux lèvres. Il tira la chaise à côté de la sienne, et je traversai la pièce avec un mélange d'appréhension et d'excitation.

— Alors, le dessin..., dis-je en m'asseyant.

Mais l'intensité de son regard m'empêcha de poursuivre.

Zayn s'inclina en arrière et fit pivoter son siège, les doigts croisés derrière la tête. J'eus ainsi un meilleur aperçu des tatouages sur ses solides biceps et sur ses avant-bras fermes.

Le corps du poisson s'enroulait autour de son bras. L'eau jaillissait autour de sa queue, comme s'il luttait pour remonter le courant. Une bille de métal se glissa entre les lèvres de Zayn et cliqueta contre l'un de ses anneaux.

— Voilà ce que je te propose. Je te montrerai ce que j'ai fait si tu acceptes de commencer par un petit tatouage.
— On a déjà parlé de ça ; je sais très bien ce que je veux
, répondis-je, agacée.

Zayn décroisa les doigts et posa ses avant bras sur ses genoux. Ses mains m'effleurèrent la cuisse. Il était si près de moi que je sentais son énergie irradier. Ça me rappelait les routes de terre que l'on couvrait d'huile en plein été pour éviter les nuages de poussière (la chaleur qui montait du sol créait alors une sorte de brume).

— Oui, tu me l'as déjà dit, mais si je t'encourage à commencer par ça, c'est qu'il y a de bonnes raisons.
— Je ne...
Zayn m'interrompit.
— Tu ne veux pas d'un petit tatouage, je sais. Cependant, nous ne savons pas comment ta peau va réagir à l'encre. Certaines personnes ont un problème avec le rouge ; et il y a du feu sur ton dessin. Si tu fais une légère réaction, tu devras prendre un antihistaminique. Si la réaction est sérieuse, nous devrons sans doute modifier les couleurs. Il est aussi important de découvrir quel est ton seuil de tolérance à la douleur.

Zayn leva un doigt pour m'empêcher de l'interrompre. Ma capacité à supporter la douleur physique était forte. Un tatouage ne serait rien par rapport à ce que j'avais déjà expérimenté, mais je restai silencieuse, incapable de lui révéler cette information pour le moment.

— Si tu me laisses faire un test, j'aurai un outil de référence et je saurai si tu peux supporter une séance de quatre heures. Et, le plus important, c'est que je veux voir à quelle vitesse tu cicatrises. La plupart des tatouages à séances multiples exigent d'espacer les rendez-vous de deux semaines minimum. Un test me permettra de déterminer si ce laps de temps est suffisant. Mais avant tout, il serait totalement contraire à mon éthique de tatouer le dos entier d'une fille qui n'a même pas un minuscule tatouage caché sous ses vêtements.

Zayn sourit, l'air un peu trop content de lui, comme s'il avait déjà gagné la bataille.

— Je n'ai pas été totalement honnête en te disant que je n'en avais aucun.
— Pardon ?


Son sourire s'évanouit, et la colère durcit ses traits. Je ne comprenais pas pourquoi il réagissait ainsi à mon aveu. Je m'attendais plutôt à l'effet inverse.

— J'ai un petit tatouage, avouai-je.
— Où ça ?
— Sur la hanche, mais il n'a pas été fait par un professionnel.

Je me dépêchai de tout lui expliquer.

— Je me suis fait tatouer il y a quelques années, pour mes dix-huit ans. Zayn était si immobile que c'en était inquiétant. Ça me rendait nerveuse.
— J'aimerais le voir. Il s'éloigna de moi en faisant rouler son fauteuil.
— Ici ? Je balayai le salon du regard. Il y avait des clients dans la salle, et le tatouage était assez bas sur ma hanche.
— Tu préférerais me le montrer en privé ? me demanda-t-il d'un ton séducteur.

Je n'arrivais pas à comprendre comment il arrivait à faire ça. Cette proposition raisonnable paraissait si sensuelle.

— Ce serait peut-être mieux.

Sans bouger, Zayn me dévisagea pendant un très long moment avant de me conduire vers l'une des salles privées. Il referma la porte derrière moi.

— Alors, fais-moi voir ça.

Je me sentis rougir en défaisant mon bouton et en ouvrant ma fermeture. Soulagée d'avoir mis de jolis sous-vêtements, je baissai un peu la taille de mon pantalon. Mon soutien-gorge était assorti à ma petite culotte, mais c'était une réflexion totalement hors de propos. Il n'aurait pas l'occasion de le voir, bien entendu. Je baissai l'élastique de ma culotte, mais le petit c½ur noir était toujours invisible. Embarrassée, je me dandinai pour faire descendre mon jean un peu plus bas, et mon vieux tatouage mal fait apparut enfin. Zayn s'accroupit face à moi et plaça ses yeux au niveau de mon tatouage. Il examina le dessin de près et je m'aperçus qu'il était vraiment bas. Peut-être Connor s'était-il mis en colère à cause de l'emplacement plutôt qu'à cause du tatouage en lui-même...

— Qui a bien pu te faire ce truc ?

Zayn passa son pouce sur l'encre délavée en fronçant les sourcils. Je me souvenais d'avoir souffert pendant qu'on me tatouait. Le contact de son pouce n'était pas douloureux, mais il faisait naître une sorte de désir entre mes cuisses. Et ce désir augmentait à mesure que s'attardait son pouce. Zayn leva les yeux vers moi. Ah oui. Il m'avait posé une question.

— L'un de mes amis. C'était vraiment stupide. Il m'a tatouée dans son sous-sol.
— Quoi ?
— Ce n'est pas si grave
, répondis-je.

Ses cheveux ne cessant de lui retomber dans les yeux, Zayn soufflait dessus pour les repousser. Mais, chaque fois, ses cheveux revenaient en place sur son ½il gauche. Je passai les doigts dans ses mèches désobéissantes. Ses cheveux étaient doux. J'eus aussitôt envie de recommencer. L'une de ses mains était posée sur ma hanche et me maintenait en place, tandis que l'autre touchait toujours mon tatouage. Zayn se figea. Je baissai la main, et ses cheveux rebelles retombèrent immédiatement.

— Désolée.


Il se releva en me lançant un regard féroce.

—Ne t'excuse pas de m'avoir touché. Zayn était trop près de moi.

Il émanait de lui une chaleur si intense que j'avais du mal à respirer. C'était comme s'il m'enveloppait entièrement. Il était toujours tellement tendu, plein d'énergie contenue. Il devait faire de sacrés dégâts quand il libérait tout ça.

—Désolée. Zayn me lança un regard sévère. De m'être excusée. Ça ne se reproduira plus. Je me mordis la lèvre pour ne pas sourire.

Chacun de nous dévisagea l'autre, et un étrange changement se produisit. Je n'étais pas sûre de ce qui se passait entre nous, mais on aurait dit que notre amitié hésitante se transformait et que ce processus était irréversible. C'était comme une réaction chimique ; on ne pouvait pas revenir en arrière une fois que le catalyseur avait été ajouté.

— Je peux réparer ce truc. Enfin, je peux le recouvrir.

Son pouce se déplaça à nouveau sur mon tatouage. Je rêvais que Zayn me touche un peu plus bas, mais c'était une très mauvaise idée.

— Ce n'est pas nécessaire.
— Ce tatouage est totalement raté. Si je dois te tatouer, autant commencer par recouvrir celui là.

Il recula d'un petit pas.

— Et, au fait, ceci est ta hanche. Il tapota ma peau dix centimètres au-dessus du tatouage, puis ses doigts glissèrent vers le c½ur. Et ce tatouage se trouve à deux centimètres de ton pubis.
— Merci pour cette leçon d'anatomie.


J'avais voulu prendre un ton sarcastique, mais j'eus plutôt l'air dévergondée. Une leçon d'anatomie donnée par Zayn devait être inoubliable.

— On remet ça quand tu veux. Il paraissait dangereusement sérieux. Bon, je peux réparer ce truc ou pas ?
— D'accord, mais tu le fais ce soir alors, parce que je veux qu'on commence le tatouage de mon dos le plus vite possible.
— Depuis quand tu me donnes des ordres ?
Il croisa les bras d'un air dominateur.
— J'ai du rab de cupcakes chez moi. Si tu répares mon vieux tatouage ce soir, ils sont à toi.
— Tu ne serais pas en train d'essayer de me soudoyer ?
— Est-ce que ça marche ?
— Oui.
— Super, alors, au boulot.


Je frappai des mains avec un enthousiasme sincère. C'était un petit tatouage, mais, de cette façon, Zayn me toucherait plus longtemps.

— Qu'est-ce que tu veux, au fait ?
— Tu m'as parlé d'une coccinelle, je crois ; alors, ça me va.
— J'ai une meilleure idée.


Il leva un doigt et quitta la pièce. À son retour, il tenait un dossier entre ses mains sur lequel mon nom était griffonné avec style. Il sortit une feuille de papier et me montra deux petits croquis. Le premier était celui d'une fleur en bouton, de laquelle une coccinelle s'apprêtait à s'envoler. Le second était l'adaptation du dessin de cupcake qu'il avait adoré quand je lui avais montré mon idée de tatouage pour la première fois.

— Lequel tu veux ?
— Tu es sérieux ?
— Très.
— Quand est-ce que je verrai mon croquis ?
demandai-je. Je tenais à m'assurer qu'il ne repousserait pas ce moment indéfiniment.
— Dès que j'aurai réparé ce tatouage bâclé.

Zayn était beaucoup trop suffisant à mon goût. Mais, bon, il avait sans doute planifié les choses ainsi ; je devrais accepter un plus petit tatouage si je voulais voir son dessin. Je pointai un doigt vers lui.

— Je sais très bien ce que tu essaies de faire.
— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles
, dit-il avec une innocence feinte.
— Je peux encore m'adresser à Chris, tu sais, le menaçai-je en avançant vers la porte.

J'étais furieuse qu'il essaie de me manipuler, et, pourtant, une partie de moi aimait son attitude. Zayn se calma instantanément.

— Installe-toi ici, chaton.

Il glissa ses doigts entre les miens et m'attira vers lui. Je ne m'attendais pas à une telle intimité. Il était si contradictoire : dur un instant ; celui d'après, doux, voire vulnérable.

— Je dois m'assurer que c'est du sérieux pour toi et que tu vas pouvoir supporter tout ça. Tu me demandes un grand tatouage. D'habitude, il y a toute une histoire derrière un dessin aussi imposant, mais tu n'as pas l'air très pressée de me la raconter.

Comme je ne disais rien, il me lança un sourire narquois.

— J'ai vraiment envie de te tatouer. Alors, si tu me laisses arranger celui-ci, j'aurai moins de remords à l'idée de te marquer le dos tout entier.
— Tu es un vrai manipulateur.


J'avais menti en le menaçant d'aller voir Chris. Je voulais qu'il soit mon tatoueur autant qu'il semblait le vouloir. Je rêvais des heures de soulagement que je pourrais passer auprès de lui. Je voulais avoir une chance de guérir, de transférer ce que je ressentais au fond de moi sur ma peau.

— Tu es mignonne quand tu es en colère. Bon, déshabille-toi.

Il recula et agita la main en direction de mon entrejambe.

— Pardon ? Je rougis comme une tomate.
— Ton slip me gêne. Je ne peux pas travailler sur toi de cette façon.
— Tu plaisantes, n'est-ce pas ?
— Tu me demandes de te tatouer le dos tout entier ! Tu vas passer une vingtaine d'heures à moitié nue devant moi, mais tu as peur d'enlever ton pantalon pour un tatouage au-dessus de ton pubis ?
— Je peux garder ma petite culotte ?


Zayn plissa le front et rit.

— Je ne te demande pas de l'enlever, il faut juste que tu la pousses un peu pour que j'aie assez de place pour travailler. À moins que tu aies envie de t'en débarrasser. Je n'y vois aucun inconvénient.
— Je m'en doute.


Étant donné sa forme, j'eus beaucoup de mal à coincer ma petite culotte au-dessus de ma hanche. La moitié de mes fesses était désormais exposée à son regard. Je n'aurais pas pu me sentir plus embarrassée.
Je m'installai dans le fauteuil de tatouage en espérant que Zayn aurait assez de place pour travailler sans que j'aie besoin de me donner davantage en spectacle.

Il se déplaça autour de moi, assis sur une chaise roulante.

— Je te suggère de mettre des vêtements plus amples pour les prochaines séances. Les fringues moulantes rendent souvent le travail plus difficile.
— Merci pour ce précieux conseil.


Zayn réprima un sourire, tandis que je le regardais préparer son poste de travail. Il enfila une paire de gants en latex, puis sortit un rasoir, un vaporisateur, plusieurs petits carrés de tissu, une nouvelle aiguille dans son emballage en plastique, sa machine à tatouer, son encre et, pour finir, le dessin.

— Tu es prête ? demanda-t-il. Je m'accrochai aux accoudoirs.
— Prête.

Zayn passa un doigt ganté sur le vieux tatouage, puis vaporisa du désinfectant sur ma peau. Il essuya la zone et retira la protection en plastique du rasoir.

— Il faudra aussi que tu me rases le dos ? demandai-je tandis que la lame passait sur la zone.
— Non, c'est juste pour la forme. Sa tête était penchée, son front, plissé de concentration. C'est un petit tatouage, mais je fais en sorte que la zone soit propre, même si tu t'es..., euh...

Il toussa. Le piercing de sa langue cliqueta contre ses viperbites.

— Tu t'es chargée de ça pour moi.

Un sourire sensuel apparut sur ses lèvres, tandis qu'il essuyait la zone avec une compresse. Je regardai ailleurs, incapable de jouer le jeu du flirt alors que j'étais aussi exposée.

— Lequel tu vas me tatouer ? demandai-je lorsqu'il prit un transfert.
— Devine.
— Tu ne trouves pas que c'est un peu puéril ?
— Un cupcake à cet endroit ?
Il passa le doigt sur le vieux tatouage. Non. Je ne trouve pas. Ce sera même très sexy.

Difficile de trouver une raison de le contredire quand il me regardait et me parlait ainsi. Il attendit mon approbation, puis vaporisa de nouveau la zone et pressa le transfert sur ma peau.

Il le retira lentement et examina l'emplacement. Satisfait, il me tendit un miroir et se tourna vers son plan de travail. Zayn me montra l'aiguille emballée, déchira le plastique et fixa l'aiguille sur sa machine. Il travaillait avec une précision experte, passant d'une tâche à l'autre avec efficacité. La séance allait se terminer bien plus vite que je le voulais.

— Prête ? me demanda-t-il en pivotant vers moi.
— Tout à fait.

J'étais lessivée. Mais cette occasion de me débarrasser d'une partie de ma culpabilité était inespérée.

Zayn mit de la musique avant de commencer, et le rythme des basses vint s'ajouter au bourdonnement de la machine. Il trempa l'aiguille dans l'encre et l'appuya doucement sur ma peau. Ce n'était pas aussi douloureux que la première fois. Je ressentis quelques picotements au début, mais, très vite, j'éprouvai un mélange de léger agacement et de plaisir.

— Tout va bien ?

Zayn leva l'aiguille et essuya le résidu d'encre. La piqûre chaude de l'aiguille fut brièvement remplacée par la fraîcheur d'une compresse.

— Oui, je ne sens presque rien.

La machine recommença à bourdonner quelques secondes plus tard, et Zayn se remit au travail. Il me posa des questions sur la fac et me parla de choses et d'autres tout en traçant le contour du dessin et en le remplissant de couleur.

Je lui parlai du programme auquel je m'étais inscrite et du cours que je donnais. J'évitai de ré- pondre à ses questions sur mon directeur de thèse et sur le contenu de mes recherches. J'avais bien envoyé mes corrections au Pr Calder. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il serait satisfait. Je préférais ne pas imaginer ce qui se passerait dans le cas contraire.

Peu de temps après, le bourdonnement cessa. Zayn reposa sa machine, passa un dernier coup de compresse sur le tatouage, puis l'examina.

— Fini, dit-il d'une voix rauque avant de se racler la gorge.

Il me tendit la main et j'acceptai avidement ce contact prolongé. Il me guida vers le miroir en pied, posa ses mains gantées sur mes hanches et tourna mon corps jusqu'à ce que la lumière tombe directement sur le tatouage. Impossible de deviner que ce cupcake recouvrait un c½ur mal dessiné.

— C'est parfait.
— J'avais une toile de qualité
, dit-il.

Zayn attendit que j'aie fini d'examiner le tatouage pour me faire un pansement. Je restai debout et il se rassit pour passer une dernière compresse sur l'encre fraîche. Ensuite, il massa ma peau avec un baume, puis couvrit la zone de gaze et ferma le pansement avec du sparadrap.

— Alors... Je remontai mon pantalon sur mes hanches et le boutonnai. Je peux voir le dessin ?

Son masque de tatoueur professionnel tomba, et les mains de Zayn se mirent à caresser l'extérieur de mes cuisses.

— Je suis prêt à te montrer tout ce que tu veux maintenant.


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#Posté le samedi 07 mai 2016 10:00

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